L’optimisation du concept de l’IPM (Integrated Pest Management ou lutte intégrée) est un procédé en continu. Les coûts et les risques sont évalués au moyen d’analyses régulières des dangers et des risques: Le concept de l’IPM doit tenir compte de l’évolution des conditions cadres et des nouvelles possibilités technologiques. Le suivi est discuté au cours d’entretien périodiques sur site sur la base d’une analyse des risques actuels par le désinfestateur et le client. Le suivi est alors ajusté si nécessaire. L’analyse des risques un outil important dans le cadre du partenariat et de la coopération professionnelle entre le prestataire de services et le client.
Le suivi (surveillance) régulier est un élément clé de la surveillance des populations de nuisibles selon la méthode de l’IPM. Nous accordons énormément d’importance à établir un concept de suivi intelligent et robuste afin de prendre des mesures préventives contre les nuisibles.
La présence des nuisibles est attestée par le contrôle régulier de «points de suivi», ce qui permet de détecter à temps les infestations.
Les nuisibles peuvent s’introduire dans les bâtiments de diverses manières. En principe, une distinction est faite entre la pénétration active et la pénétration passive. La pénétration active signifie que les nuisibles se sont introduits dans les bâtiments en provenance de l’extérieur. La pénétration passive est le résultat d’une infestation par le biais d’un transfert avec les conteneurs, les palettes ou les matériaux d’emballage. Lorsque les nuisibles sont dans les bâtiments, ils se répandent, se multiplient et s’installent.
Lors de l’analyse des risques, il est d’abord déterminé quels groupes de nuisibles (rongeurs, cafards, ravageurs de stockage, etc.) représentent un danger pour l’entreprise et quelle est la probabilité d’occurrence. Puis, s’ensuit une évaluation, en collaboration avec le client, de l’étendue potentielle des dommages pouvant être causés par un chaque groupe de nuisibles. La probabilité d’occurrence et l’étendue potentielle des dommages constituent la base du choix et du nombre de systèmes de suivi par groupe de nuisibles et de la fréquence de contrôle.
Le suivi des nuisibles est adapté au type d’exploitation. Les conditions d’approvisionnement alimentaire et le climat sont différents entre une entreprise de traitement de la viande et une exploitation de boulangerie. Selon le type d’exploitation, les nuisibles concernés peuvent aussi être différents. Les blattes sont omnivores et préfèrent un climat chaud et humide; les pyrales et les ravageurs de stockage préfèrent les céréales et les produits céréaliers et se trouvent principalement dans les espaces secs. Posséder de bonnes connaissances dans la biologie des nuisibles est décisif lors de l’analyse des risques.
Pour prendre des mesures préventives efficaces contre les nuisibles, il est indispensable d’établir un concept de surveillance personnalisé et axé sur l’exploitation concernée. L’inspection initiale (visite initiale de l’exploitation) par un spécialiste de la lutte contre les nuisibles constitue la base de l’analyse. Le ou la spécialiste évalue l’importance du risque d’infestation par les différents groupes de nuisibles sur la base des critères susmentionnés. À partir de là, il est décidé, selon les groupes de nuisibles, des systèmes de suivi (pièges), de leur nombre et du rythme des contrôles.
L’environnement joue un rôle important pour certaines espèces nuisibles, comme les insectes volants et les rongeurs, qui s’introduisent dans les bâtiments. Lorsque les conditions extérieures sont attirantes, les activités des nuisibles sont plus intenses. Cela augmente la probabilité que de tels nuisibles s’introduisent dans les bâtiments, et ce jusque dans les locaux de production où ils infestent ou contaminent les aliments qui s’y trouvent. La pénétration, la propagation et l’installation des nuisibles dépendent de l’organisation de l’exploitation. Si les portes et portails extérieurs restent longtemps ouverts, il est évident que les nuisibles vont entrer, d’autant que de nombreux insectes sont également attirés par l’éclairage.
Les structures défectueuses d’un bâtiment, les fissures ou les trous dans les murs sont des cachettes optimales ou même des sites de nidification pour les nuisibles. Les encadrements de porte, les plinthes et les installations de production constituent également des cachettes pour les nuisibles et sont souvent mal pris en compte dans les plans de nettoyage.
Une exploitation de conditionnement alimentaire est divisée en différentes zones d’hygiène. L’important est ici de savoir si les zones contiennent des aliments ouverts ou des marchandises déjà emballées. En effet, certains espaces peuvent avoir une plus grande tolérance à l’émergence de nuisibles. Cela a également une incidence sur les types de pièges et les seuils du programme de surveillance.
L’absence d’infestation au niveau des pièges ne veut pas dire qu’une exploitation est exempte de nuisibles. Les pièges sont importants et des indicateurs utiles qui peuvent indiquer à un stade précoce la présence de nuisibles. La lutte intégrée contre les nuisibles comprend toutes les étapes de prévention, c’est-à-dire éviter dès le départ que les nuisibles pénètrent, se propagent et s’installent dans les locaux. La surveillance des nuisibles comprend donc également l’identification des déficiences hygiéniques, structurelles et organisationnelles, qui sont communiquées au client. L’IPM doit donc être considérée comme un concept qui ne peut réussir que si les déficiences identifiées sont corrigées par le client et que l’utilisation de biocides peut ainsi être réduite au minimum.